Très jeune, vers 14 ans, j’ai pensé à être missionnaire après une rencontre avec un jésuite qui était en Afrique. C’est vraiment le point de départ d’un appel à mettre mes pas dans ceux du Christ. Cette vocation s’est approfondie peu à peu, à travers diverses responsabilités et des événements, comme la mort de mon père le jour de mes 18 ans, qui m’a mûri et a retardé la réalisation de mon projet (je suis devenue la grande sœur d’une famille nombreuse jusqu’à 24 ans).
L’engagement à lutter pour la justice entre les pays du Nord et les pays du Sud, à aller vers les petits, les pauvres, ceux qui souffrent à la suite du Christ, s’est précisé dans cet appel missionnaire (avoir les pieds en Afrique). Je me suis donc mise à chercher une congrégation missionnaire, de spiritualité ignatienne. Un jésuite m’a orientée vers les auxiliatrices, que je ne connaissais pas du tout. La mort de mon père m’avait profondément marquée, un ardent désir de la rencontre de Dieu était en moi; sans que ce soit très clair, je voulais à la fois la vie contemplative et l’engagement à la manière de Jean Baptiste. Je voyais que les auxiliatrices étaient internationales, leur spiritualité m’attirait, de plus elles n’avaient pas de grandes institutions. J’avais aussi rencontrée une sœur auxiliatrice qui m’a beaucoup touchée par sa capacité de créativité et sa disponibilité au service des vietnamiens, je faisais alors mes études d’assistante sociale. Sa liberté me plaisait. Mon stage à Cherbourg m’a décidée Je voyais leur présence dans les quartiers, à la fois pastorale et sociale.
Ma joie a été grande le jour où je suis partie au Tchad rejoindre la communauté.