Christine est confinée dans un Centre spirituel. La messe y est célébrée chaque jour. Pourtant Christine a fait le choix de ne pas communier au corps du Christ.
Pour des raisons apostoliques, j’ai choisi d’être confinée au Châtelard dans le centre spirituel jésuite près de Lyon. Je suis responsable d’un groupe venu se former pour 5 mois. Ce groupe très international est composé de religieux et religieuses, et de prêtres diocésains. Ils sont arrivés mi-janvier et repartiront mi-juin. Nous avons donc choisi de poursuivre la formation à l’accompagnement spirituel en « confinement ». Nous sommes une trentaine dans la maison, dont 16 prêtres !
Dans ce contexte, et tout en respectant les gestes barrières, nous avons la chance de pouvoir continuer à célébrer les eucharisties en interne. Nous avons eu aussi toutes les célébrations de la semaine sainte.
Il s’est trouvé qu’assez spontanément, au début du confinement, j’ai pris la décision de ne pas aller communier, pour rester solidaire de ma communauté, des Auxiliatrices, de toutes les religieuses, et de tous les chrétiens qui n’ont pas accès à l’eucharistie pendant cette période. C’était ma manière d’exprimer la part plus douloureuse qui m’habitait devant cette situation inédite. J’inscrivais ainsi, au cœur de cette assemblée célébrante une différence, une discordance, un vide… une frustration peut-être. Tout à fait consciente d’être dans une situation privilégiée, je voulais rester en communion avec les religieuses et les laïcs !
Depuis, quelques femmes religieuses de cette assemblée ont adopté la même attitude. Nous sommes donc quelques-unes, une minorité, à porter silencieusement au cœur de l’assemblée la communion avec cette réalité ecclésiale inédite.
A situation inédite, démarche inédite ! Le temps du confinement passé, nous reviendrons avec joie à nos habitudes d’aller communier. Alors, communier avec les religieuses et les laïcs et communier au corps et au sang de Jésus-Christ ne seront plus l’objet d’un choix !

Célébration des Rameaux