Des bienfaits du ping-pong

Au noviciat de Cergy
Le ping-pong a presque pris place dans l’emploi du temps hebdomadaire du noviciat. C’est une bonne activité pour éviter de s’endormir en début d’après-midi… Plus sérieusement, c’est un loisir convivial que j’aime beaucoup… et dans lequel je retrouve plusieurs attitudes spirituelles :
- reconnaître ses faiblesses mais ne pas s’y arrêter et tenter de les surmonter : je ne sais toujours pas faire de smash, mais ça ne m’empêche pas de continuer à essayer ;
- reconnaître aussi ses forces… ce n’est pas toujours le plus facile… Étonnamment j’aime mieux perdre que battre mon adversaire à plate couture !
- apprendre à jouer avec le vent, qu’il soit favorable ou contraire, sur la petite colline parfois ventée sur laquelle sont installées les tables de ping-pong les plus proches de chez nous ;
- ne pas me décourager mais tenir bon quand j’ai un coup de moins bien, en m’appuyant sur des choses simples que je maîtrise, ce n’est pas le moment de tenter un coup tordu ;
- accepter aussi que tout ne dépend pas de moi : avec le filet, c’est souvent une affaire de chance (des pros penseraient peut-être autrement) ;
- respecter l’autre tel qu’il est, ce qui a peut-être même à voir avec la chasteté : compter les points honnêtement sans faire de cadeau, ne pas laisser gagner la maîtresse des novices ;-).
En vérité j’avoue que je pense rarement à toutes ces belles raisons quand je joue, mais peut-être le ferai-je désormais. Pour moi le ping-pong c’est avant tout un bon moyen de prendre l’air et de me défouler, mais aussi, comme l’est la marche à pied pour d’autres, une excellente occasion de discussions… à condition de ne pas compter les points car j’ai du mal à suivre les deux à la fois !
Anne

Quand je m’apprête à jouer une partie de ping-pong avec ma chère co-novice Anne, je sais d’avance que je vais me faire « écraser » (il faut savoir que cette dernière est très forte à presque tous les jeux !) alors j’essaye de me motiver pour d’autres raisons : me dépenser, sortir prendre l’air, etc.
Et puis parfois on ne compte même plus les points, on finit juste par faire des balles, parce que compter, cela demande un minimum de concentration et nous… on aime bien échanger autre chose qu’une balle quand on joue ! Oui… nos meilleures conversations ont lieu au ping-pong !! D’ailleurs je joue cent fois mieux quand on ne me parle pas de score !?
Aussi, pour éviter qu’elle ne s’ennuie de trop quand-même, je lui ai donné l’idée, un jour, de jouer de la main gauche ou avec un bandeau sur les yeux, histoire de se rajouter un petit handicap afin que l’on soit plus ou moins au même niveau ! Mais Anne m’a répondu qu’elle avait déjà une vision très réduite de l’ordre de la maladie rare, et que c’était amplement suffisant !! Cette remarque (tout à fait vraie) nous a bien fait rire toutes les deux !
Aurélie
Échos d’une confrontation entre deux octogénaires
Le ping-pong, c’est un vrai plaisir. Rendez-vous est pris chaque jour entre 17h et 18h depuis que la table de ping-pong s’est retrouvée installée dans la salle de détente à l’Accueil Barouillère.
Il y manque le son, dommage, parce que l’on peut entendre : « O…h ! » ou « Arr… ! » en cas d’échec avec la mention « crie pas si fort, on va croire que j’t’égorge ! ». Mais aussi « sublime », « magnifique » ou autres autosatisfactions.
Il y a les coups « franchement méchants », les coups-bas et les coups-hauts offrant l’espace d’un bon smash. Fréquemment, « y a de l’idée » quand la réalisation se fait attendre et surtout « la malédiction du compliment », imparable ! Entendez les échecs répétés qui suivent les triomphes peu modestes.
La petite balle qui tourne sur elle-même comme une toupie, se niche parfois en des lieux inattendus. Elle s’appelle alors « scarapatte » et reçoit sur elle l’humeur de circonstance.
À terme, « cela fait du bien » oui, vraiment beaucoup de bien et les liens fraternels y sont toujours gagnants.
Christiane et Marie-France



