Gaby : un accompagnement sans emprise

Comment j’ai décidé d’entrer chez les Auxiliatrices ?

C’était dans les années 1960-62. J’étais institutrice à Paris. Je rencontrais de temps en temps Mère Anne Marie. Avec elle, je faisais des « petites retraites » jusqu’au jour où elle me dit : « Gaby, il faut faire une « longue retraite »… »
– Pourquoi ?
– Pour savoir si vous avez la vocation.
– Qu’est-ce que c’est la vocation ? Qu’est-ce que cela m’apportera de plus ?… Je suis bien, comme je vis maintenant.
Il est vrai qu’à ce moment-là ma famille me demandait pourquoi je ne me mariais pas. Je répondais : « Parce que je ne rencontre personne qui me plaise ».

Visiblement, Mère Anne Maire savait ce que je cherchais et que moi je ne savais pas. Mais elle ne me disait rien : « C’est vous qui le savez », me disait-elle.

Un jour, je me suis décidée à aller voir un « grand Jésuite » qu’elle m’a recommandé pour faire avec lui une « longue retraite ». Je suis allée à Manrèse, à Clamart. Au bout de 7 jours, le jésuite me dit : « Il faut recueillir aujourd’hui ce que la retraite vous a apporté ».
– Qu’est-ce que vous pensez ? lui ai-je demandé.
Pour moi, ces 7 jours sont clairs. Mais vous, que dites-vous, c’est vous qui savez…
Je ne me souviens pas de ce que j’ai dit, mais ce qui est sûr, c’est que dans la prière, au cours de ces 7 jours, j’ai vécu avec intensité la présence de Dieu.

Pour lui c’était clair. Est-ce cela que lui et Mère Anne Marie appelaient « avoir la vocation » ? En tous cas, ce qui est sûr, c’est que ni l’un ni l’autre ne m’ont dit ce qu’ils pensaient : il fallait que ce soit moi qui le découvre !

Je suis entrée au noviciat après. J’avais 27 ans.