Isabelle G. : « Il n’y a pas de frontière à l’amour »

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« Nous croyons qu’il n’y a aucune frontière à l’amour et sommes solidaires de tous ceux qui suivent Jésus-Christ dans sa Pâque, qu’ils soient sur la terre ou passés par la mort. » Cette phrase des Constitutions des Sœurs Auxiliatrices nourrit mon espérance. Elle s’inscrit dans ma foi en Jésus-Christ qui a souffert, est mort, est ressuscité et nous donne part ensemble à la vie de Dieu. Elle me parle d’une solidarité entre les peuples et d’une solidarité entre vivants et morts : la mort n’est plus conçue comme une frontière mais un passage, une Pâque vers une Vie autre, que Jésus nous promet si nous nous appuyons avec confiance sur lui. Elle m’appelle aussi à m’engager auprès de ceux qui vivent des passages douloureux ou angoissants, en accueillant mon impuissance avec Jésus sur la croix, en renforçant ma confiance qu’Il est là présent avec nous, en cultivant mon espérance d’une vie pouvant jaillir de nos situations mortifères.

C’est dans cette dynamique que je suis devenue aumônier d’hôpital. J’apprends à être une présence gratuite auprès de ceux qui souffrent, de ceux dont la vie est menacée ou qui en questionnent le sens. Je n’ai pas d’autre projet que d’être disponible à leurs côtés, solidaire dans la même humanité souffrante et vivante. En visitant un service de grossesses à risques élevés et un service de réanimation néonatale, je contemple la capacité d’amour enfouie en l’être humain et cela me parle de Dieu dont l’amour passe toute frontière.

Croire qu’il n’y a « pas de frontière à l’amour » m’appelle à laisser grandir ma foi que Dieu est prêt à accompagner chacun de ses enfants, qu’il leur a donné des chemins différents pour faire grandir leur humanité et recevoir la vie pour la partager. Croire qu’Il attend chacun, à l’heure de sa mort, pour lui offrir son amour, manifesté en Jésus, d’une façon qui me dépasse car Dieu est au-delà de ce que je peux concevoir.