« A la lumière de la sensibilité ignatienne qui est la vôtre, pourriez-vous nous dire quels sont les illusions et les pièges les plus fréquents ? Et de quelle manière nous pouvons les déjouer ? », telle est la question à laquelle Sylvie tente de répondre.
Le premier piège serait le fait de « se dérober à la rencontre ». Il y a bien des manières de se dérober à la rencontre… Cela peut être en barricadant et fermant la porte à Dieu, en ne le laissant pas entrer dans sa vie, en ne l’écoutant pas. C’est le « divertissement » dont parlait Pascal : on occupe le terrain, par des activités et des relations, par les bruits les plus divers : pas d’espace de silence ! Ainsi on ne risque pas d’entendre la voix de l’Autre.
Certaines lectures de la Bible peuvent maintenir soigneusement la rencontre « à distance ». Je peux me dérober à la rencontre en disant de belles vérités, même pieuses, sur Dieu, mais finalement cela ne change rien dans ma vie. Je parle en « on » ou « nous » et non en « je » ; ou j’étudie le texte au lieu d’écouter la parole. Je me protège d’une parole qui vient toucher mon cœur, ma vie, et qui dérange parfois. Je blinde soigneusement toute brèche par laquelle je pourrais être atteinte. Cette parole m’invite à la conversion, elle met en lumière des pans de ma vie que je n’aurais pas forcément envie de regarder.
Pour lire l’article en entier :
« Se dérober… », Entretien avec Sœur Sylvie Robert,
Revue Sources, pour une vie reliée, Juillet-août-septembre 2019, n°46, pages 40-43