Marie-Jo a prononcé ses premiers vœux en 1954. Elle célèbre cette année son jubilé de platine ! Une belle occasion pour se laisser interviewer et évoquer quelques points d’appui qui l’ont aidée à traverser ces 70 ans…
Marie-Jo, d’où viens-tu ?
J’ai grandi dans l’Eure-et-Loir, 9e d’une fratrie de 11. Mon père avait une exploitation agricole, un travail qu’il a appris lorsqu’il était prisonnier des Allemands pendant la guerre.
J’ai commencé à penser à la vie religieuse à 10 ans. Je dois ma vocation au Seigneur bien sûr, mais aussi à la grande foi de mes parents.
70 ans de vie religieuse, qu’est-ce que ça te fait ?
J’ai été très émue par tout ce qui a été fait pour célébrer notre jubilé, pour seulement 3 sœurs. C’était une magnifique fête préparée par les sœurs plus jeunes.
J’ai l’impression que ces 70 ans sont passés vite ! Le Seigneur a dû m’aider parfois, quand j’avais envie de tout planter.
Dans une vie il y a des hauts et des bas. Qu’est-ce qui t’a fait tenir au long des jours ?
Implorer le Seigneur, Lui seul peut me tenir. Quand j’étais sœur professe dans la communauté du noviciat, je voyais les novices revenir de la Grande Retraite avec plus de vie. A 25 ans de vie religieuse, j’ai demandé à refaire une retraite de 30 jours (qui était devenue beaucoup plus individualisée). Cette retraite m’a fait du bien ! Elle m’a fait rebondir et approfondir ma vie spirituelle.
Mon activité de travailleuse familiale, je l’ai aimée mais pas toujours appréciée (comme on peut parfois ne pas apprécier quelqu’un mais l’aimer malgré tout), car il y a des situations que je n’ai pas acceptées.
Dans ma vie il y a toujours eu la joie en moi. Dieu fait notre route, on est en pèlerinage jusqu’à l’au-delà, qui est commencé.
Quel trait du charisme auxiliatrice t’a attirée ?
Au début, les âmes du purgatoire, ça ne me disait pas grand-chose. Mais « aller des profondeurs du purgatoire aux dernières limites de la terre », ça me fait vivre. Je prends dans ma prière mes frères et sœurs lointains, je les place devant Dieu et je dis au Seigneur : « Nous sommes tous là devant toi, aide-nous ».
J’aime Marie de la Providence. Elle a ramé, elle a été tentée de tout arrêter… Une femme forte !
Peux-tu nous dire quels types de missions tu as reçus ?
Pendant 33 ans j’ai été travailleuse familiale. J’ai fait un essai dans la catéchèse mais ça ne m’allait pas. A la retraite j’ai trouvé une association pour s’occuper d’aveugles : ça a fait « tilt » en moi et j’ai fait ça pendant 30 ans, dans différentes villes. Avec eux j’ai fait des lectures, des promenades, des courses, je les accompagnais à des rendez-vous médicaux. J’ai arrêté depuis le Covid. Maintenant je rends beaucoup de petits services dans la maison, ce que j’aime bien, et je visite quelques personnes du quartier, de la paroisse, ou que j’ai connues dans mon activité de travailleuse familiale et avec qui j’ai gardé des liens.
Qu’as-tu envie de vivre encore ?
Je m’en remets au Seigneur. Il faut vivre au jour le jour.
Propos recueillis par Anne