Aurélie : L’épisode du jeune homme riche a été un déclic

Aurélie-

Je n’ai pas grandi dans un cadre réellement chrétien : j’ai bien été baptisée et j’ai fait ma première communion, mais comme on ne parlait jamais de Dieu à la maison, tout cela restait abstrait, sans lien avec ma vie quotidienne.

L’un des premiers tournants a eu lieu en classe de 3ᵉ, lorsque je suis arrivée dans un établissement catholique. J’y ai rencontré une religieuse ursuline, mon enseignante d’anglais. Je me souviens m’être souvent interrogée en la regardant : que représentait donc cet habit si singulier que je voyais chaque semaine ? Que voulait-il dire ? Mais plus encore que l’habit, c’est sa manière d’être avec moi, alors que j’étais assez perdue, qui a éveillé quelque chose en profondeur. Et puis qui était cet homme, ce Jésus cloué sur une croix au-dessus du tableau noir de la salle de classe ? Sans le savoir, j’avais commencé une véritable enquête ! Mon intérêt pour Dieu grandissait, et peu à peu je commençais à entrevoir ce que pouvait être la foi.

Un jour, il y a 10 ans, pendant les vacances de la Toussaint, alors que je séjournais dans ma maison familiale en Bretagne, mon œil fut soudain accroché par une Bible dans la bibliothèque du salon. J’ai commencé à lire les Évangiles. Non pas que je ne les connaissais pas, mais jusque-là, je lisais surtout des ouvrages sur les Évangiles plutôt que les Évangiles eux-mêmes. Cette fois, je découvrais une histoire d’un bout à l’autre. Et là, ce fut la rencontre. La vraie rencontre avec le Christ. Je comprenais enfin. Ma foi, jusque-là insatisfaisante, devenait soudain vivante, reliée, évidente. Et cet événement fut bouleversant, presque violent car avec cette foi nouvelle surgissait une autre évidence, celle de Le suivre dans la vie religieuse. L’épisode du jeune homme riche, celui où Jésus invite à tout quitter pour le suivre, a été pour moi un véritable déclic.

Après une période de voyages, de rencontres de communautés et de discernement approfondi sur l’état de vie vers lequel je me sentais appelée, j’ai finalement croisé la route des Auxiliatrices à Marseille. Et c’est en écoutant une auxiliatrice présenter notre charisme que j’ai été immédiatement rejointe intérieurement, en particulier par cette dimension de la communion des saints : cette conviction que nos actions et nos prières résonnent à la fois pour les vivants et pour ceux qui sont là-haut, que nous sommes tous reliés et que l’amour dépasse toutes les frontières. Là, j’ai su. Je crois vraiment que Dieu m’a conduite jusqu’à elles.

Aujourd’hui, 5 ans plus tard, la joie d’avoir embrassé cette vie demeure intacte. Même si je suis encore sur le chemin de l’intégration et de la formation, je sens que cette identité d’Auxiliatrice s’inscrit progressivement en moi. Et surtout je me découvre à ma place.