Marie-Claude : « Être la providence de la Providence »

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Être la providence de la Providence… Que signifient ces mots pour moi aujourd’hui ? Aujourd’hui, mais en fait depuis longtemps, avant même de chercher et trouver le chemin de la vie religieuse, une question m’habitait. Peut-on faire quelque chose de positif de sa vie ? Peut-on aider Dieu, contribuer au bien de sa création ? Ce n’était pas une question évidente.

Peu à peu, je commençai à découvrir Marie de la Providence au travers de plusieurs de ses expressions favorites : « Providence de la Providence » en faisait partie. Quelle audace ! Quelle inconscience peut être.

Aider Dieu c’est peut-être avant tout lui faire place et tenter de ne pas décider seul du bien à faire.

Puis il faut apprendre, écouter, essayer de comprendre où servir au mieux avec ce que je suis. Cela ne se fait pas en solitaire mais prend toujours le temps d’une parole échangée avec d’autres. Cela peut mener loin, pour moi, à Lourdes ou en Inde aussi bien qu’à Champs-sur-Marne, sans jamais la garantie que c’est là qu’il aurait fallu être mais avec la certitude qu’être là était ce que je pouvais faire de mieux sur le moment, ce qui donne parfois une étrange liberté. Savoir que rien n’était indispensable, que le monde aurait bien continué et continue de tourner sans mon aide, et pourtant mettre toutes mes forces dans les travaux d’aujourd’hui, peut-être davantage pour rendre grâce que pour espérer peser dans la balance.

La Providence aujourd’hui, c’est pour moi ce dessein d’amour de Dieu qui sauve, in fine, toute vie humaine, tout ce qui est vie en l’homme et dans ce monde, au-delà des naufrages parfois monstrueux de l’histoire. Être « providence de la Providence » c’est peut-être seulement, inlassablement le reconnaître dans le silence, la parole et les actes menus dont nous sommes capables.